L’haltérophilie et la science sont intimement liées depuis longtemps. Notre discipline étant faite de performances mesurables requérant des conditions spécifiques de réalisation se prête bien aux protocoles expérimentaux. Les liens avec les différentes sciences se font dans diverses disciplines dans un rapport qui se révèle être souvent gagnant-gagnant.

Des sciences sociales à la médecine
Les thématiques scientifiques concernées sont nombreuses et vont de la physiologie musculaire aux sciences sociales en passant par la biomécanique, l’histoire de l’entraînement et la médecine.
En sciences sociales, l’haltérophilie a été l’une des activités support d’une thèse sur la construction de l’identité des femmes dans les sports « masculins » soutenue en 2000 par Christine Mennesson (sociologue, professeur au laboratoire CRESCO de l’Université Paul Sabatier – Toulouse III).
Les sciences sociales permettent également de s’interroger sur les conduites dopantes et de mieux en comprendre les mécanismes comme l’ont fait par exemple Christophe Brissonneau et Karine Bui-Xuan-Picchedda en 2005. Cela s’avère utile aux côtés des sciences médicales dans les actions de lutte contre ce fléau. Les nombreux produits et techniques rendus disponibles par les progrès médicaux ont été détournés à des fins de dopage en raison de certains contextes politico-économiques (notamment dans les années 1970) et certains contextes personnels (enjeux personnels financiers et narcissiques des athlètes).
Dans ces cas-là, la science est détournée et devient un outil de triche délétère pour le sport. Cependant, c’est cette même science qui permet les contrôles et la démonstration de la dangerosité des conduites dopantes de manière de plus en plus efficace : nous en avons encore eu l’exemple lors des réanalyses des échantillons des J.O. qui ont permis de suspendre les tricheurs lors des dernières compétitions internationales.

Un atout pour la performance

Les systèmes d’entraînement soviétiques mis en avant par les recherches d’Arkady Vorobyev et Alexei Medvedyev dans les années 70 et 80 ont été une source d’inspiration importante pour les travaux récents concernant la recherche de la performance et la préparation physique en occident.
Enfin, les disciplines de la biomécanique et des analyses statistiques ne sont pas en reste puisqu’elles permettent une analyse fine de la performance et sont capables de proposer des solutions pour optimiser celle-ci.
Les haltérophiles étant des spécialistes du renforcement musculaire (dont le travail sur l’explosivité) et de la coordination, ils sont la cible privilégiée des protocoles de test dans les sciences du mouvement humain.
Les études menées sur les haltérophiles sont souvent utilisées pour faire avancer le domaine de la préparation physique dans tous les sports. Les haltérophiles du Pôle Espoirs de Toulouse ont notamment été sollicités pour participer à des expériences menées par la Faculté des Sciences du Sport et du Mouvement Humain de l’Université Paul Sabatier – Toulouse III grâce à la salle d’analyse du mouvement mise à disposition par le CREPS de Toulouse.
David Bossian

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