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NORD-PAS DE CALAIS          Patrick Kanner
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  www.sports-region.fr                                                                                     Denis Masseglia
                                                                                                         Président du CNOSF
SPORT/SANTÉ/BIEN-ÊTRE
                                                                                                             Philippe Mixe
La santé d’une population, c’est là une préoccupation majeure, pas moins ! S’agissant de la              Président de la FNIM
population des Hauts de France, les indicateurs de santé sont particulièrement alarmants…
L’utilisation adaptée des activités physiques et sportives peut aider à rester ou revenir en forme,
à accélérer une convalescence… Il reste que cette utilisation ne doit pas se faire dans la
confusion. Dans la finalité, il y a à faire la différence entre d’une part le « sport santé bien-être »
et d’autre part ce qu’on pourrait appeler, ici, le « sport santé sur ordonnance ».

Les clubs sont des acteurs incontestables pour relever le défi de la lutte contre la sédentarité,
premier facteur de mortalité évitable selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Les
lecteurs trouveront des retours d’expériences absolument intéressants dans la rubrique «
paroles de ligues »de ce magazine. Les animateurs, les entraîneurs savent adapter les contenus
de leur discipline pour démontrer que « bouger, c’est la santé » pour un public « sans risque
imminent ou apparent ». La prévention consiste, d’abord, à éviter l’apparition de maladies ou
d’incapacités. Dans ce cas, il s’agit de prévention primaire qui agit en amont de la maladie.
Oui, mille fois oui ; le mouvement sportif, toutes disciplines confondues, doit prendre part
à la promotion de la prévention primaire ! Il reste que la prévention, c’est aussi éviter le
développement ou l’aggravation de la maladie. Il s’agit ici de prévention secondaire qui agit à un
stade précoce de la maladie. Il s’agit aussi de prévention tertiaire qui agit sur les complications
et les risques de récidive. Dans les parcours de soins, il y a la place, ici encore, pour de l’activité
physique même pour les maladies les plus graves. Il reste qu’à ce niveau, les pratiques sont
placées sous l’autorité et le contrôle d’experts.

Ce qui est remarquable, c’est la dynamique qui s’est mise en place avant même la promulgation
de la loi dite « loi sur la modernisation du système de santé français » ( janvier 2016)
qui autorise la prescription d’Activités Physiques Adaptées (APA) aux personnes souffrant
d’Affections de Longue Durée. Une dynamique à l’initiative, notamment, des collectivités locales.
Des réseaux se sont créés sans attendre le législateur. Une dynamique qui a permis de lever
les obstacles à la promulgation de cette même loi. Initialement, il y a là une approche qui vient
«du bas», de type ‘bottom up’ (comme diraient les anglo-saxons) ; une approche qui ne vient
pas « du haut », de type « top down ». Dans ces conditions, fallait-il une loi ? Certainement !
Une loi pose un cadre, mais aussi impulse ! Valérie Fourneyron confie que 70 % des médecins
se proposaient de prescrire des APA (Activités Physiques Adaptées) dès lors que la loi serait
votée* ! C’est fait ! Ce qui était « l’amendement Fourneyron » est devenu l’article 144 de la loi.
Reste à publier les décrets d’application. Faisons le vœu que les initiatives locales restent une
référence pour l’écriture de ces décrets dans la perspective d’une généralisation des bonnes
pratiques…

Des décrets d’applications ; parlons-en ! L’enjeu ne peut pas se réduire à la question de
la rétribution de la prestation du médecin prescrivant des APA ou aux prestations des
kinésithérapeutes (même si, aujourd’hui, des réponses existent). L’enjeu touche à la promotion
d’un nouveau parcours de soins où chacun des intervenants aura sa place. Bien sûr, il y a des
acteurs différents, des formations différentes pour des compétences différentes… il convient de
savoir « qui peut faire quoi » ! Surtout, il reste à inventer, tous ensemble, un nouveau parcours
de soins dit sport santé dans lequel chacun optimisera son expérience ou son passé au service
du patient. L’enjeu : que ce patient puisse compter sur des équipes pluridisciplinaires pour
prodiguer des soins adaptés en termes d’APA en fonction de la maladie ou du handicap, en
fonction de l’étape de rémission dans laquelle il se trouve.

                                                                            Gérard Vanelstlande

                                *voir interview sur odopaltv.com
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