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LE RÉSAU DES ANIMATEURS ET PROFESSIONNELS DU SPORT
Thierry PICQUE,
Directeur du service des sports de la ville de Coudekerque-Branche
SPORTS RÉGION HAUTS DE FRANCE Thierry PICQUE est directeur du service des sports de Coudekerque-Branche ; ville qui a
innové en matière de « Sport Santé » pour avoir su mettre en place un dispositif « sport sur
ordonnance ». Rien que ça !
Thierry Picque, quel est votre parcours
professionnel ?
J’ai démarré avec un Brevet d’État voile
comme entraîneur. Je suis rentré dans la
fonction publique comme éducateur territorial
après avoir passé le concours ETAPS en 1988.
Auparavant, j’ai fait une belle expérience à Gra- cardiologue, d’un oncologue), un représen-
velines, d’abord à l’office du tourisme durant 5
ans puis comme directeur de la base nautique
Jean Binard pendant 10 ans et enfin gestion-
naire des structures sportives. Aujourd’hui, je
suis en charge de la politique de la ville de
Coudekerque-Branche tout en gardant un lien
très fort avec les associations parmi lesquelles
45 clubs sportifs comprenant 4 300 licenciés
pour 25 000 habitants. C’est là une mission
qui m’est chère au regard du tissu associatif
particulièrement riche et dynamique.
Politique municipale, avez-vous dit ; le
dispositif « sport sur ordonnance » fait-il
partie de cette politique ?
Bien sûr ! La ville a une population vieillis-
sante ; ce n’est pas un scoop. Un audit réa-
lisé par le CCAS fait état de caractéristiques
quelque peu alarmantes : des gens ayant des
problèmes cardiaques, en surpoids… Bref, il
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fallait remobiliser nos concitoyens sur l’intérêt
de faire des activités physiques. C’est le fon-
dement même du dispositif « Sport sur ordon-
nance ». Un groupe de pilotage ou « réseau »
s’est constitué dont font partie un groupe de
médecins (quatre médecins généralistes, d’un
tant de la DRJSCS et un autre de l’association
« au-delà du cancer ».
Quelle est la mission du groupe de pilotage ?
Le médecin du réseau qui accueille le patient
lui établira une fiche qu’il aura à transmettre
au CCAS. C’est la référence administrative
du dispositif, madame DEVOS, qui validera la
recevabilité d’une demande d’accueil dans le
dispositif. C’est la référence sportive, madame
Ledez, qui définira un protocole dans la pra-
tique d’une activité physique.
Quelle est la spécificité de ce dispositif ?
Cette spécificité n’est rien d’autre que l’accompa-
gnement. Sans cet accompagnement, les bénéfi-
ciaires auraient depuis fort
longtemps quitté le dispo-
sitif pour ne plus jamais en
revenir ! C’est Sylvie Ledez
qui assure cet accompa-
gnement… affectueux,
compréhensif, généreux.
La qualité de la relation
est, ici, essentielle !
Que peut-on dire des
bénéficiaires ?
Ce sont des personnes
de 40 à 70 ans. Des
femmes surtout. Ce sont
des femmes qui n’iront
jamais dans un club.
Les bénéficiaires n’iront
pas parce qu’ils savent
que ces structures n’ont
pas de réponse à leurs
attentes.
Quel succès a rencontré ce dispositif ?
Au début, en 2014, il y avait 2 personnes volon-
taires. En 2015, l’effectif est monté à 17. Cette
année, il se chiffre à 50 ! En fait, le dispositif se
fait connaître de bouche à oreille. Sans oublier
une communication importante à l’occasion du
salon des sports de nature et de la semaine
bleue… Juste préciser que ce service est gratuit
pour les usagers.
Avez-vous le personnel suffisant pour
accueillir un effectif plus conséquent
sachant que Coudekerque-Branche
compte 25 000 âmes ?
Effectivement, vous avez raison, il peut se
poser un problème d’encadrement à court
terme. Nous avons 8 intervenants, dont 6
maîtres nageurs. Il est clair que nous sommes
amenés à limiter les séances par rapport au
personnel disponible. Par ailleurs, l’encadre-
ment des associations n’est pas partie pre-
nante de ce service à rendre : il a « d’autres
chats à fouetter » (compétitions) ; en outre, en
raison de leurs obligations professionnelles, ils
ne sont pas nécessairement disponibles quand
les bénéficiaires le sont. Nous invitons donc les
bénéficiaires à mener leur activité de randon-
née pédestre, d’aquagym… en autonomie.
Ce n’est pas toujours simple car ils ont souvent
besoin d’être… « Cocoonés ».
Avez-vous des intervenants issus de la
filière STAPS ?
Nous avons souvent des étudiants de la filière
STAPS en APA qui viennent faire leur stage ici.
Tout ce dispositif doit avoir un coût ?
Pas vraiment ! En fait, c’est coûteux en temps
avec la mise à disposition des agents pour
cette opération et l’encadrement de séances
spécifiques pour ce public particulier.
Pour le reste, c’est du petit matériel et donc
des coûts dérisoires.
Recevez-vous des subventions ?
Pour le lancement du dispositif, nous avons
reçu la somme de 1 000 € de la part de la
DRJSCS. Aujourd’hui, nous essayons d’obtenir
une aide da la CAF et de la CUD ‘Communauté
Urbaine de Dunkerque)…
Propos recueillis par Gérard Vanelstlande